23.3 Drôle De Soirée Pour Nico Retour En 205.
Dabord merci. Merci à mon ami lyonnais, mon Jiminy Criquet, dont laide et lencouragement sont si précieux pour moi et pour les textes. Merci à Ptitfreddo45 pour mavoir soufflé en premier lidée de larrivée de Jérém : grandiose. Et merci à vous tous pour avoir voté si nombreux pour le final 2, qui devient désormais une évidence. Vos commentaires sont précieux, merci de continuer à donner votre avis, ça fait un bien fou ! Un nouveau vote sera demandé à la fin de lépisode de la semaine prochaine. Nico devra faire un choix
faudra laider
wait and see
Et maintenant, la suite !
Précédemment, dans 50 nuages de Jérémie : un mec bien éméché sétait laissé allumer par un regard un peu trop appuyé
Nico sétait ainsi trouvé dans les chiottes dune boite de nuit toulousaine face à une situation plutôt délicate
la suite de la soirée sétait jouée sur un vote, un vote obtenant un score à la soviétique
dès lors, un beau brun sétait pointé à son secours, en parlant un langage très viril et plutôt musclé qui avait fait fort impression dans lesprit de Nico
un crime odieux avait été commis : un t-shirt blanc Airness, moulant un torse à se damner, avait été irrémédiablement souillée
Je nose pas le regarder dans les yeux alors que jen ai tellement envie
tellement envie que le cur my amène
lentement, timidement, je lève mon regard et je croise le sien, brun, ténébreux, inquiet
un regard qui me semble bien différent du regard froid, arrogant et insolent du jeune mâle en rut que je lui ai connu jusque là pendant nos baises
non, là cest un regard touchant, troublant, presque doux
jai comme limpression
putain
jai comme limpression quil a envie de tendresse ce soir
nos têtes sont à une vingtaine de centimètres, je sens sa respiration, je sens les battements de mon coeur qui secouent ma poitrine
jai envie et jai peur, je ne sais pas lire dans son regard
Et cest là que limpensable se produit
je crois rêver
je le vois sa tête approcher et un instant plus tard je sens ses lèvres se poser sur les miennes
son approche est hésitante, furtive
je sens de lexcitation et le refus de sy abandonner, comme un flottement, je le sens nerveux, inquiet
il finit par mordiller ma lèvre supérieure
ça ne dure quune fraction de seconde, juste avant de me repousser sèchement avec ses avant bras, comme dans un mouvement de répulsion
nos têtes sont à nouveau séparées, son regard est sur ses chaussures
Retour en arrière de 60 minutes.
Putain sexclame Jérém en attrapant entre deux doigts un bout du coton élastique de son t-shirt juste au dessus de ses pectoraux et en regardant les taches rouges qui gâchent la perfection de sa blancheur cétait vraiment pas le bon soir pour foutre un t-shirt blanc
(jai envie de pleurer et de rire au même temps
putain de Jérém
tu rigoles là, jespère
gaulé comme tu es, pour toi cest toujours le bon soir pour mettre un t-shirt blanc moulant
)
Tas ta bagnole
?
Oui
Tu rentres avec tes potes
Naaan
Il y a une place dans ta voiture ?
Faut voir pour qui
Il sourit le coquin.
Je vais prévenir mes potes
Je vais prévenir ma cousine
On se retrouve au parking dans 10 minutes
Entendu
Si ça ce nest pas de lentente, si ça ce nest pas de la complicité, là alors je ny connais rien.
Je pars à la recherche Elodie un brin chancelant après la brusque montée dadrénaline que je venais de vivre, une tension qui vient de retomber brutalement me laissant ko. Je la retrouve en bord de piste et je lentraîne à part pour lui expliquer que je vais partir plus tôt que prévu et avec un moyen tout aussi inattendu. Evidemment, je ne me sens pas le courage de lui raconter la petite aventure que je viens de vivre
Je ne lui ai pas dit grand-chose, mais ma cousine ne me rate pas
elle est ma conscience, elle est mon Jiminy Cricket à moi
Il a envie dune gâterie
une pipe et au lit, comme disent les mecs
Cest à peu près ça
Et toi, en toutou bien sage, tu pars sucer la queue de ton maître dès quil claque des doigts
Elodie, stp
Je taime bien, mon cousin, mais tu sais ce que jen pense
Je tadore, Elodie
On sembrasse et on se serre dans les bras lun de lautre
je lui souris pendant que je méloigne delle pour aller rejoindre « mon » mec
je me dirige vers la sortie et je vois Jérém en train de discuter avec Thibault
mon Dieu que ça me remue les idées, que ça me fait de leffet, que ça me fait remonter des fantasmes lubriques de voir ces deux mecs magnifiques côte à côte
oui, quand deux beaux mecs se rencontrent, limagination commence à semballer
Je passe une main sur mon visage pour môter de la tête des images crées de toute pièce par mes fantasmes, des images de deux corps musclés en train de senlacer, de deux queues en train de se frotter entre elles, de douches coquines, de siestes crapuleuses
jaccélère le pas, je coupe le contact visuel avec ce couple dapollons en t-shirt moulant, ce qui me permet, dans lordre :
1) de reprendre ma respiration
2) de chasser de ma tête ces putains de fantasmes qui emballent mon imagination
3) de repenser à ce qui vient de se passer aux chiottes et den être une fois de plus ébloui
4) de penser à ce qui va se passer une fois quon sera chez lui, vu lenvie démesurée que javais de lui vider ses putains dattributs, ces couilles dont ce soir là il venait de montrer toute lenvergure
Je suis dehors dans la fraîcheur de la nuit du mois de juin
depuis notre arrivée, la brise du soir sest transformée en rafales puissantes
putain de vent dAutan
la météo lavait pourtant bien annoncé
du vent, encore du vent
vent de printemps, vent puissant, vent insistant, vent qui parle de la belle saison qui est en route, vent qui balaie ma peau et mon esprit et qui, en notifiant un nouveau changement de saison, semble me parler du temps qui avance inexorable, des jours passés, de mon enfance perdue, des chemins inattendus, des chemins empruntés pur me retrouver ce soir là à ce moment précis à lextérieur de cette boite de nuit en train dattendre le mec qui me fait vibrer pour rentrer avec lui et moffrir à lui
le vent me parle du bac qui approche, encore en toujours, du saut dans le vide que représente la fin du lycée, ma nouvelle vie, sa nouvelle vie, une vie dans laquelle je naurai plus ma place
jai envie de pleurer en pensant que dans quelques semaines, dans quelques jours, ça en sera fini de nos révisions
cest une idée qui mangoisse profondément, depuis pas mal de temps, mais que depuis quelque jours tourne à lobsession, au cauchemar
jai un petit coup de blues, mais il me suffit de repenser au fait que je vais rentrer avec Jérém et instantanément je suis le mec le plus heureux de Toulouse
Je regarde les jeunes qui se pressent à lentrée de la boite pour être de cette folle nuit toulousaine
je nage à contre courant, comme un saumon à la saison des amours
et pour cause
je rentre avec « mon » Jérém
ce nest toujours quune heure du matin dun samedi soir
Je nattends pas plus dune minute ou deux avant de le voir sortir
je le vois passer le sas dentrée et je sens mon cur sarrêter de battre
putain de Jérém
putain de putain de Jérém
le voilà avancer dans sa démarche bien mec dans son jean parfait
le voilà envahissant mon champ visuel, sa simple présence prenant dassaut mon esprit conquis
le voilà, oui, et le voilà non pas tout seul mais accompagné de ce putain de bogoss de Thibault
mon imagination semballe
Pour ceux qui ont suivi toute lhistoire, il sera simple de deviner pourquoi le fait de voir Jérém et Thibault sortir de boite ensemble alors quune révision nocturne est prévue, ait le pouvoir de me mettre dans un état pareil
pour les autres, il suffira de rappeler que lors de lune de nos premières révisions, pendant une baise plutôt intense, Jérém avait envisagé un plan avec Thibault
un plan qui navait pas été suivi deffet, certes, une éventualité irréaliste que je considérais juste une boutade sortie sous leffet dune excitation extrême
une idée qui était quand même toujours tapie dans lombre au fond de mon esprit, dans cette partie qui recèle les fantasmes les plus inavouables
et là, le simple fait de voir les deux mecs cote à cote, le fait dimaginer que Thibault puisse rentrer en voiture avec nous
ce souvenir et ce fantasme remontaient en moi avec une violence inouïe
Putain de Jérém
alors il na pas bluffé en me parlant de ce plan avec Thibault
non seulement il na pas bluffé, il la vraiment envisagé, non seulement il la envisagé mais il a carrément tout préparé
il a tout préparé et il le veut ce soir son putain de plan !
je me sens pris au dépourvu, je ny suis pas préparé, jai jamais vraiment pensé quil oserait ça, que je me serais trouvé confronté à ça
alors quun instant plus tôt, en les regardant discuter ensemble, je sentais le ventre papillonner devant des images torrides inspirées de la rencontre de leurs plastiques parfaites, là je me dégonfle
non, ce soir là je ne me sens pas prêt pour un plan à trois
Non, je ne me sens pas prêt pour ça : je ne suis pas prêt car dabord un plan à trois me fait peur
peur de ne pas assurer, peur de trop me faire soumettre par deux mecs
peur de tout accepter, de trop accepter dans le feu de laction et de me dégoûter après, une fois lexcitation retombée, me dégoûter de moi-même
Je ne suis pas prêt à cause de la crainte qui me taraude, la peur de gâcher ce truc spécial que je ressens pour Jérém en couchant avec quelquun dautre que lui, quelquun qui jouerait le même rôle que lui
jai peur de découvrir que je pourrais peut-être prendre du plaisir avec un autre garçon que Jérém
et alors relativiser son charme, sa puissance sexuelle, mes sentiments pour lui
je navais pas envie de ça
javais tellement envie que Jérém soit à jamais le coup de ma vie, faute dêtre le garçon de ma vie
Certes, coté plan à trois, il y a déjà eu Guillaume
mais avec Thibault ce serait tout à fait autre chose
avec Guillaume on avait été deux vide couilles pour un seul mâle
avec Thibault je me retrouverais à devoir satisfaire les envies viriles de deux mâles
est ce quil ny aurait pas compétition entre eux ? de la jalousie ? arriverais-je à moccuper comme il faut de tous les deux ? sans en laisser un sur le carreau ? est ce que ils se disputeraient ma bouche, ma langue, mon ti trou ? est ce que lun materait lautre dans la beauté de sa course vers le plaisir ou est ce quil frémirait en attendant son tour, impatient, à la limite de se battre pour assouvir ses pulsions de mâle en rut pendant la parade amoureuse, excité au plus haut point ?
Est-ce que Jérém mesurait bien que cette expérience pourrait changer son regard sur moi ? Est-ce que cétait bien cela à quoi il visait ? Mentraîner dans lhumiliation ultime de faire assister son pote à ma complète soumission à sa sexualité, soumission qui aurait été accomplie dans le geste de me mettre à disposition des envies de son pote, de me mettre à disposition comme si jétais un t-shirt, une chaussette, un objet quon partage sans état dâme ? Mhumilier jusquau bout pour ensuite me laisser tomber comme un jouet quon aurait usé jusquà la corde et qui ne représenterait dès lors plus aucun intérêt ?
Est-ce quil en avait simplement quelque chose à carrer ? Est-ce que le seul truc qui lui importait cétait à la fin de faire jouir sa queue et de pousser un peu plus loin le plaisir quil éprouvait à exercer sa domination sur moi en mobligeant à vider les couilles de son meilleur pote ? Faut dire que jimaginais bien quil devait y avoir des choses bien plus désagréable que de vider les couilles de ce beau Thibault, mais javais peur également que ce quon allait vivre puisse changer ma façon de voir Jérém, me pousser dans lhumiliation au delà du seuil de non retour
tout dépendait de la façon dont Jérém allait jouer
et jouir
Et il y avait une dernière raison qui faisait que ce soir là en particulier je ne me sentais pas prêt à un plan à trois
après autant démotions, après tout ce que je venais de vivre, après ce qui sétait passé dans les chiottes, javais plutôt envie de me retrouver juste avec lui, sentir sa puissance, la chaleur de ses bras, être au petit soin pour lui et memployer comme jamais à lui donner du plaisir pour le remercier, pour lui montrer ce que représentait pour moi ce quil avait fait
Salut je lance à Thibaut dès quils furent assez proches.
De toute façon, si Jérém avait décidé que ce soir là plan à trois il y aurait, je ne vois pas comment jaurais pu my soustraire. Dautant plus quen voyant Thibault de prés
putain que T-es-beau, mon Thibault
presque un pléonasme
en sentant son putain de déo, je navais déjà plus quune envie, cest de le voir à poil avec Jérém, leurs deux queues bien tendues devant mon nez
comme quoi quand les sens et la raison sont amenées à saffronter, cest une bataille à lissue foncièrement prévisible
du moins pour le Nico de 18 ans
Salut me répond Thibault en dégainant un sourire à faire fondre le soleil lui-même. Putain quil est craquant ce petit con lui aussi
il est carré, un peu plus petit que Jérém, mais beauuuu mon Dieu, beau à en pleurer
lui aussi
Il me tend son bras puissant et voilà que dans le pivotement de lépaule la manchette moulante de son t-shirt se déforme dévoilant un peu son biceps
je suis tellement sous le choc de sa beauté que je tarde à lui tendre la mienne
putain
sil pouvait bien me tendre autre chose que sa main
faute de mieux, jatt sa paluche et je me retrouve, comme à chacune de fois quon sest dit bonjour, avec ma main broyée par sa putain de prise de mec
Pendant une fraction de seconde, mon regarde croise le sien
ce charme
putain
je vais me taper ça
ce soir
comment vais-je faire pour moccuper dautant de beauté masculine à la fois ? Je vais devenir dingue, je le sens
Jérém semble pressé, alors Thibault lui emboîte le pas, se retrouvant vite à sa hauteur. Les deux potes marchent presque épaule contre épaule, ils avancent à travers le parking
putain, on rentre vraiment tous les trois
ensemble
il ose ça ce petit con de Jérém
jai tant de fois fantasmé sur ce plan et là quil se profile je suis à deux doigts de me dégonfler
Le vent souffle puissant pendant quon avance dans les allées du parking immense de lEsmeralda, les cimes des arbres bordant la route en face sont secouées dans tous les sens ; on marche toujours, la voiture de Jérém doit être garée assez loin
je regarde les deux potes côte à côte
ils sont beaux tous les deux
beaux et virils
putain de dos, de cous puissants
et quoi dire de ces deux culs, de ces deux paires de fesses rebondies à se damner
et quoi dire surtout à propos de mon manque de discernement
depuis le temps je devrais savoir
et surtout savoir léviter
éviter lirrespirable de marcher derrière ce genre de petit con à la plastique si parfaite, au déo si généreux, laissant dans le sillage de leur déambulations une trace olfactive qui sublime leur attrait et leur charme
je suis sous hypnose et jarrive tout juste à capter leur conversation
cest dabord la voix calme et bienveillante de Thibault :
Tes sur que tas rien ?
Naaan, ça va
Mais cétait qui ce con ?
Je sais pas, un type qui cherchait la merde
il était beurré
il ma fait des réflexions
Fallait mappeler
Pas eu le temps, mais il a eu son compte
(ça je confirme, il a eu son compte ce petit con)
Tu fais gaffe à toi
Mais oui
- il lui sourit, Jérém, complice et un brin taquin
Tu sais que si tas une merde
Je sais, je sais
Et ce disant, Jérém porte une main sur lépaule de Thibault, fait mine de le frapper avec son poing tout en le poussant, lobligeant à faire un écart
Thibault fait mine de se rebiffer, il semble charger, Jérém fait un écart dans lautre sens
Thibault arrive sur lui, il lui passe un bras autour du cou, le pince presque à hauteur de la machoire
cest un jeu, un jeu de mec, un jeu de complicité entre potes
on dirait une danse, un ballet
cest harmonieux, esthétique, sensuel
et cest beau, putain cest beau à chialer
cette putain de complicité entre beaux mecs
Petit con réagit Jérém au geste de Thibault
en se dégageant promptement.
Espèce de petit con toi-même
lui donne le change Thibault on dirait que tas égorgé un cochon
Cest un peu ça
Cest beau, beau et suggestif cette complicité entre mecs
putain ils ont lair vraiment en forme, je sens que vais passer un bon sale quart dheure
putains de mecs jouant dans la même section de bogoss modèle premium
je trouve quà limage comme dans les mots, ces deux là vont si bien ensemble
Jérém, Thibault sont des mots qui vont très bien ensemble
et ça marché même quand on essaye de caler cela sur lair de McCartney
au point que jai du mal à croire quil ne se soit jamais passé un truc entre eux, quil ny ait que de lamitié entre ces eux là
je trouve même cela dommage à la rigueur
Certes je suis fou de Jérém, fou de ce que je crois ressentir pour lui, fou de ses blessures que je sens sous-jacentes, masquées par sa carapace de froideur, de dureté, de domination
oui, je suis fou de Jérém, fou bien au delà de lintimité sexuelle qui sest crée entre nous, fou à men arracher les tripes
mais tout fou de lui que je suis, cela nempêche pas que le fait de les imaginer ensemble, les deux meilleurs amis du monde, seuls dans un lit en train de se donner du plaisir, franchement je trouve ça beau, beau et naturel, naturel et excitant par-dessus tout
On arrive enfin à la voiture
je sens encore ma respiration se couper quand je vois Jérém ouvrir la porte passager et fouiller dans son bordel comme pour faire de la place
là je me dis que lon va vraiment monter tous les trois dans la voiture et rappliquer dans sa chambre, dans son lit
jai les jambes qui tremblent, la gorge sèche
je me surprends en train de prier de me tromper
sauf me retrouver un instant plus tard à éprouver une énorme déception lorsque je vois Jérém se relever et tendre un portefeuille noir à Thibault
putain ce nétait que ça
je suis soulagé et déçu au même temps
Déçu car javais vraiment cru lespace dun instant que ça allait se faire, surtout que vu de près ce putain de Thibault est vraiment à craquer lui aussi
je métais bien vu goûter à sa virilité sous le regard excité de Jérém, me faire baiser par les deux potes pour qui je serais alors le moyen ultime de partager le seul truc, le plus intime, quils naient jamais partagé : leur sexualité
Et maintenant que tout cela devenait à nouveau impossible, que ça redevenait pur fantasme, je me voyais bien rendre Jérém heureux en me regardant donner du plaisir à Thibault, autant que de voir Thibault, excité, me regarder faire à Jérém tous ces trucs de dingue que je lui faisais depuis des mois
lui montrer comment cest bon lamour avec un garçon
lui montrer sur Jérém, lui montrer sur lui
oui, définitivement je me voyais bien être celui qui mettrait le mot « fin » à cet effroyable gâchis, à lInacceptable Suprême, le fait quun mec aussi canon ne connaisse pas les caresses magiques que seul un autre garçon, un garçon qui aime les garçons et qui na peur de rien quand il sagit de leur donner du plaisir, lui seul sait faire
Dautre part, jétais soulagé quon ne rentre finalement que tous les deux
jétais vraiment heureux à lidée de me retrouver seul avec le beau Jérémie surtout ce soir là, un soir si spécial à mes yeux, et ainsi pouvoir me concentrer sur le plaisir le plus délicieux et sensuel que je me sentais prêt à lui donner après ce quil venait de faire
ce soir là javais envie de moffrir à lui comme jamais encore auparavant
je sentais pour lui une attraction qui me faisait bouillir le sang, qui secouait chaque cellule de mon corps, qui emballait ma respiration, qui troublait ma raison
et pourtant Dieu sait à quel point javais ce mec dans la peau depuis bien longtemps déjà
mais là ça dépassait et de loin tout ce que javais pu ressentir jusquà là pour lui
Tes sur que ça va aller ? tas pas trop bu ?
Putain quil est mignon ce Thibault, sous tout point de vue.
Naaan, ça va, jai déjà dessoulé
Thibault na pas lair convaincu par les mots de son pote. Il sadresse à moi :
Tas pas le permis toi ?
Non, non
pas
pas
pas encore, juste le code
- pris au dépourvu, je bégaie
Tinquiète pas pour moi, papa
- rigole Jérém
Faut pas quil tarrive un pépin
Cest pas loin chez moi
tu sais
- rigole Jérém - surveille plutôt Julien et Mickael, ce sont eux qui ont besoin de Sam
Oh con, eux ils ne rigolent pas avec la boisson
Cest à deux heures demain ? fait diversion Jérémie.
Oui, à Tournefeuille
Durs à cuire ceux là
En plus, à deux matches de la fin du tournoi, ils vont tout donner
Et nous aussi on va tout donner, cette année on nest vraiment pas loin
un dernier effort et on la le tournoi
demain on va les cramer
- conclut Jérémie.
Cest pour cela que notre meilleur attaquant doit rester entier
Oui, papa
Dégage ou cest moi qui va te frapper
- coupe court Thibault, faisant mine dêtre vexé, affichant sur son visage un beau sourire plein de tendresse et dattachement qui rajoute encore quelque chose à lattitude bienveillante qui se dégage de ses mots et de sa personne toute entière.
Ça en est touchant au point den être presque émouvant. Je sens que Thibault a pris Jérém sous son aile depuis bien longtemps et quil essaie de protéger son pote de ses propres excès
de sa tendance à se mettre en danger
je réalise que dans le beau couple damis quils forment tous les deux, Thibault est définitivement le pilier de stabilité, le garçon qui veille sur son pote.
Jai déjà dit que cest beau à pleurer cette complicité entre mecs ? Il se peut bien, mais cest tellement ça, tellement beau que ça me fait du bien de le redire
cest carrément à pleurer
A demain
- répond Jérém en faisant le tour de la voiture pour aller ouvrir la porte côté conducteur. Il se penche alors vers le vide poches, att un truc et se relève, il sadresse à Thibault :
Tas des capotes ?
De quoi ?
La petite brune de toute à lheure
Quoi la petite brune ?
Elle en veut après toi
Arrête
Elle na pas arrêté de te mater pendant toute la soirée
Conneries
Tiens
- tranche Jérémie tout en lui balançant une petite boite en carton tu vas juste la voir et elle va rentrer avec toi
elle nattend que ça, que tailles la lever
Arrêtes de balancer des conneries
Fais moi confiance
je le sais
Tu sais quoi ?
Jai été lui parler
Nimporte quoi
Et je lui ai dit que tes monté comme un chevreuil
Mais tais toi
Elle a eu lair bien intéressée la coquine
elle na pas arrêté de te mater de toute la soirée
Elle te matait toi plutôt, oui
Tu verras, tu tapproches delle, tu lui souris et tu la mets dans ton lit comme qui rigole
Je suis Sam, tu te souviens ?
Bah, tu fourgues Juju et Micka à Vincent, il a de la place dans sa caisse
Avec toi, tout a lair simple
Tu me diras demain si cest un bon coup
- lance Jérém, taquin, en sasseyant dans la voiture.
Cest ça
Bonne bourre
- je lentends lancer depuis lintérieur de la 205 rouge, un instant avant de démarrer le moteur
Putain
là jai eu peur
oui, pendant un instant jai eu peur que Thibault réponde « toi aussi »
là jaurais été mal
dans ma tête cétait tellement clair que je partais me faire sauter par Jérém que je me disais que ça devait se voir
javais tellement limpression quil y avait une complicité tacite entre les deux potes, comme si Thibault savait et Jérém savait que Thibault savait et que Thibault savait que Jérém savait quil savait
une complicité où les paroles auraient tout gâché
cest ça être potes
savoir des choses sur lautre et savoir parfois les passer sous silence quand on sait que ça pourrait créer un malaise ou blesser
savoir comprendre, respecter les choix et les besoin de lautre, accepter sans juger
ça sappelle lamitié
Dans tous les cas, je me dis que même si Jérém ne lui en a pas parlé, Thibault a quand même du comprendre
dès lors, jai peur de rencontrer son regard et dy lire ce quil doit penser de moi, le vide couilles de son pote
Bon retour il se contente de lancer.
Ouf, je suis soulagé.
Bonne soirée
- je lance en direction de Thibault
Je claque la porte presque au même temps que Jérémie. Pendant que la 205 sort de la place de parking, Thibault est toujours planté là, juste à lécart du passage des roues
je croise son regard quand les phares de la voiture mettent sa silhouette magnifique presque en plein jour
je regarde ses yeux et jai limpression dy voir un peu de tristesse, un petit malaise, un soupçon de nervosité
je me fais peut-être encore un de mes films, mais jaurais juré dy voir un peu de déception
oui, jai limpression quil serait bien monté dans la voiture avec nous
Juste avant dêtre ébloui par les phares de la voiture, Thibault lance un clin dil qui devait certainement être adressé à son pote mais que pendant un instant je prends pour moi
je sens au plus profond de moi quil sait tout pour Jérém et moi
quil sait au moins depuis la toute première fois quon sest croisés devant la porte de la chambre de Jérém, quelques semaines plus tôt
ce jour là, en arrivant devant sa porte pour une de nos révisions de laprès-midi en même temps que Thibault quittait la chambre, pour la première fois javais éprouvé de la vraie jalousie à légard de Jérém
en pensant justement quil avait pu se passer un truc entre eux juste avant que jarrive
ou bien dans une ou dans plusieurs des autres innombrables occasions que deux potes comme eux auraient pour se retrouver tous les deux
Ce jour là, dans sa poignée de main, dans son regard, javais eu limpression quil savait tout. Et puis il y avait eu cette petite conversation au bar du KL
cest lui qui mavait branché, il mavait parlé de Jérém
son discours était tellement débordant daffection vis-à-vis de son pote que javais eu limpression quil me le confiait en quelque sorte, quil me demandait de moccuper de lui et de faire attention à lui
Javais eu limpression que ce mec était vraiment un bon gars et qui se souciait du bien-être, du bonheur de Jérém
parce que Jérém comptait beaucoup pour lui, vraiment beaucoup, il semblait me demander de lui apporter une forme de bonheur dont il me devinait capable, un bonheur que sa position de meilleur amis ne lui permettait pas de lui apporter, bien que lenvie soit bel et bien là
Jérém suit les flèches blanches au sol qui lobligent à aller au fond du parking et à contourner un petit rond-point avant de revenir sur ses pas pour diriger la voiture vers la sortie : ce qui fait quon repassera forcement devant Thibault
Jérém demeure silencieux
jai vraiment limpression que quand il est avec Thibault et quand il ne lest pas, cest vraiment un autre mec
à présent, seul dans la voiture avec moi, il a lair affecté, sombre
son sourire ne fait quune courte apparition quand on arrive à la hauteur de son pote, en train de remonter le parking pour retourner dans la boite
Jérém met un petit coup de klaxon et pour toute réponse Thibault lève la main et dégaine un sourire des plus craquants
un sourire doux et sexy à la fois
Plus je regarde ce charmant Thibault et plus je me dis quil me plait vraiment comme mec
Thibault est vraiment un garçon plaisant
au-delà de sa beauté assez hors normes, ce mec a lair rassurant, solide, facile à vivre, attentionné, chaleureux, sensible, loyal, fidèle à lui-même, à ses amis et à ses engagements
oui, Thibault est un garçon dont je pourrai facilement tomber amoureux
si seulement je ne létais déjà pas, et plus que de raison, dun certain Jérémie
Putain de Thibault, débordant de sensualité, un mec trankil qui respire le calme et la puissance, léquilibre et les bien être dans ses baskets
un garçon bien bâti tant dans le physique que dans le mental, un garçon à lintérieur duquel on devine une tendresse, une douceur qui ne demandent quà être dévoilées
jai même lintuition quil pourrait être le gendre de mec avec qui il serait doux de faire lamour et de se perdre en gestes de tendresse juste après
Et puis, quest quil est touchant dans son attitude protectrice vis-à-vis de Jérém
on dirait son grand frère, alors quils ont tout juste le même âge
ce petit con de Jérém lappelle « papa »
Thibault est le mec réglo, qui veille sur son pote, qui sait offrir une véritable amitié
Thibault est le pote qui sera toujours là quand Jérém aura besoin de lui, le mec qui se mettra en danger sil le faut pour sauver son pote
ça doit réchauffer le cur davoir un pote comme Thibault
sentir quelquun qui veille sur soi
Jai vu leur complicité et je trouve cela hyper touchant
je suis dabord jaloux de cette complicité, de cette amitié que jai vue entre eux, une amitié qui remonte à lenfance, une amitié que rien ne peut faire disparaître
oui, je suis jaloux car je nai jamais connu une telle complicité avec un pote, avec personne
je me dis que ça doit être beau et rassurant de compter dans lamitié de quelquun quon estime, quon porte haut dans son cur
Cest une amitié qui forge leurs personnalités et qui fait se sentir un jeune homme moins seul, surtout à ce moment de la vie, à ce moment du passage de la jeunesse insouciante vers lâge adulte où on a tant besoin de repères
surtout pour un garçon comme Jérémie, sétant construit dans le manque de laffection familiale
Thibault était sa famille, le grand frère quil na pas eu
Thibault était le pote toujours là quand il le faut, qui sait quand parler, comment parler et quand se taire, qui sait quand il faut juste partager une cigarette, un silence
ces deux mecs se comprenaient au quart de tour, parfois sans mots, juste avec un regard
on aurait dit quils se connaissaient par cur, surtout Thibault vis-à-vis de Jérém, il connaissait par cur ses faiblesse, ses point sensibles, il savait comment le faire rire, comment le provoquer en mode bon pour le faire rire, pour lapaiser, pour le rassurer
ils se connaissaient tellement par cur que javais limpression quils pouvaient percevoir le ressenti de lautre dans les moindres détails
Javais limpression que Thibault était perturbé à lidée que Jérém ait pu se trouver en danger, quil ait pu se battre sans quil ait pu lui venir en secours
et évidemment il ne mavait pas échappé ce petit détail, le fait que Jérém ne lui avait pas données les véritables raisons pour lesquelles il sétait battu
je me demandais bien pourquoi
Jérém avait donc un secret pour Thibault ? Notre secret ? Ça faisait partie de leurs non dits ?
Jérém allume la radio, la musique est jeune et branchée, ça doit être Le Mouv. Le vent dAutan souffle toujours aussi fort lorsquon prend la rocade ; la voiture semble faire des petits écarts de trajectoire sous leffet des rafales successives. On est à hauteur de la Cépière quand la pluie commence à tomber ; les essuie glaces usés couinent sur le pare brise plus quils ne font le travail pour lesquels ils sont prévus
Jérém ne parle toujours pas, je le regarde du coin de lil dans la pénombre, même sa façon de conduire est virile, sa façon dattr le volant, de sinstaller dans le siège
putain de bijou de mec dans cette caisse pourrie
cette caisse pourrie qui grâce à sa seule présence a pour moi lallure et le bruit dune Lamborghini
dans lespace confiné de lhabitacle, son deo me met en transe
ses bras découverts me font un effet de dingue
son cou, son profil, tout est beau chez ce mec
je suis seul avec lui et jai déjà oublié Thibault
il ny a que lui qui compte, mon insupportable magnifique Jérém, mon héros, le mec grâce à qui je me suis sorti sans une égratignure dun sacré pétrin
Il y a quand même une petite ombre au tableau, un petite note discordante
dans son allure de mec viril, jai limpression de déceler une sorte de fébrilité
son genoux semble sautiller sans répit, ses inspirations sont profondes, ses expirations bruyantes
Jai limpression que Jérém est bien plus secoué par ce qui vient de se passer que ce quil a voulu montrer à Thibault, certainement pour le rassurer
ou alors, est-ce que, désormais à froid, il se rendait désormais compte du danger quil avait bravé ?... pensait-t-il au fait quil recroiserait peut-être un jour le type avec sa meute et que celui-ci chercherait à se venger ?
Je le trouve de plus en plus crispé, à fur et à mesure quon sapproche de la rue de la Colombette. Je pense avoir quelques idées pour le décrisper
je pense alors au bonheur qui mattend incessamment sous peu
Jérém mamène chez lui pour me laisser accéder à sa virilité
je bande comme un malade en essayant de mimaginer ce que je vais lui faire, ce quil va avoir envie que je lui fasse
putain
jai envie de lui
jai une envie folle de le serrer contre moi, de lembrasser, de le couvrir de baisers, de le caresser partout, je suis fou de lui
jai envie de lui montrer que ce quil a fait représente beaucoup à mes yeux
Et puis il a dit que je suis son pote
putain, ça vient de sortir ça
jai la tête qui tourne en pensant à ces simples mots et en me repassant la scène pour lénième fois dans la tête, en revoyant son attitude macho et so sexy, en le revoyant prendre mon parti sans même savoir ce qui sétait passé, chasser le danger au péril de soi, défier sans hésiter un mec plus baraqué que lui
putain
ce mec était prêt à se faire cogner pour me sauver la mise
Mais pour linstant son silence me gêne. Jai envie dentendre sa voix grave, virile
je me lance, maladroit comme toujours.
Jérém
Quoi ?
Cest toujours la même réponse quand je madresse à lui en lappelant par son prénom : un « Quoi ? » sec et tranchant, presque hostile, balancé sur un ton dissuasif pour couper au plus court mon courage à aller plus loin
mais cette fois ci je nai rien à lui demander, juste un truc à lui dire, alors je ne me gêne pas pour revenir à la charge.
Juste merci
pour
Jallais pas laisser ce con te cogner quand même
Ouais
comment ça se fait que vous nêtes pas parti au KL ?
Bah, changement de programme
et apparemment cétai une bonne idée
Putain oui
Quest ce qui sest passé ?
Je nose pas lui dire que le type voulait que je le suce à cause dun regard un peu trop insistant
Je ne sais pas trop
Tu l'as chauffe ?
Jérém a enfin tourné la tête vers moi : il me regarde, je fond. Son regard est pénétrant, interrogatif, profond. Je sens quil attend ma réponse. Cest nouveau ça
il sintéresse à moi autrement que par le biais de mes trous
Non
enfin
juste un regard...
Tallais le sucer ?
Il regarde à nouveau devant lui, dans la lumière des phares
il semble légèrement tourmenté.
Non
Mais il te la proposé
Je nose pas lui répondre
je suis mal à laise.
Je lai juste regardé parce que je trouvais quil nétait pas mal
Pas mal ? Tu le trouvais pas mal ?
Sa main se crispe autour du volant.
Bah, il nétait pas moche
Tas des goûts de chiottes
Toujours troublant et ambigu dentendre ce genre de remarque de la part dun hétéro
allons voir, là je sens que je vais en apprendre un peu plus sur ce petit con de Jérém. Vas y Nico, piques encore un peu dans le vif et tu vas voir
Il y a plus moche, je veux dire
Jérém inspire un bon coup et en haussant la voix sans sen rendre compte, me lance :
Thibault est un beau mec, Julien est un beau mec
mais ce machin, enfin Nico
ne te mets jamais en danger pour un nullard pareil
(tiens tiens, nous y venons
ah oui, Jérém, tas raison, Thibault et Julien ce sont des beaux mecs, surtout Thibault dailleurs, il est comme toi, il est beau et en plus il a un charme fou
mais le nullard des chiottes il était quand même pas à jeter, loin de là)
T'as du être rélou pour qu'il soit si énervé
Jai limpression quil me sonde pour voir si je serais capable de coucher avec un autre mec que lui. Il me semble de capter un petit truc qui ressemblerait à de la jalousie ?
Il puait la vodka
- je me dédouane.
Ça c'est vrai
Tu devrais faire gaffe
tu sais
les mecs n'aiment pas être regardés comment tu les regardes
Voilà une mise en garde qui ressemble à une recommandation tendancieuse.
J'aime les mecs
Ah, ça je sais
suffit de voir comment tu les mates
Toi tu mates bien les nanas
Oui, mais pour un mec mater les nanas est moins dangereux que mater dautres mecs
si je nétais pas arrivé, le mec t'aurait cogné
Ca cest vrai
merci encore
tu as été incroyable
Je sens que mes compliments le décrispent un peu. On arrive rue de la Colombette, on la parcourt de tout son long mais il faut rejoindre le Canal Riquet pour trouver une place. On remonte la rue de la Colombette jusquau numéro
là où se trouve lentré du dortoir. Il pleut toujours et les gouttes finissent par tremper nos t-shirts et nos cheveux. Putain
ce coton blanc collé à la peau
on ne peut pas imaginer plus sexy, mon esprit en est carrément incapable
Une fois encore, jai limpression que nous sommes des saumons nageant à contre courant
cest exactement lheure de la migration gay du comptoir de la Ciguë à la piste de danse du ON OFF
la rue de la Colombelle est le lit de rivière qui unit les deux extrémité dun écosystème bien connu
le Toulouse gay vit à fond la nuit encore jeune.
On croise pas mal de garçons, certains seuls, dautres accompagnés, dautres encore en bandes plus ou moins fournies, se dirigeant vers le Canal
de nombreux regards fuyants dévorent carrément mon beau Jérém
et les traces rouges sur son t-shirt blanc doivent bien intriguer les esprits
A cet instant précis je réalise quelque chose qui ne mavais jamais encore chatouillé lesprit
putain, je me dis
Jérém habite vraiment pas loin de deux hauts lieux du milieu gay toulousain
et la question tombe comme une lame dans mon esprit
est ce quil y a déjà mis les pieds ? Est-ce quil ne sest jamais fait brancher en rentrant chez lui ? Impossible à croire à mon sens
Je commence à sentir la jalousie monter en moi et parasiter dans mon esprit le plaisir dêtre là avec lui, après cette folle soirée, en train de marcher sur le trottoir pour regagner sa petite chambre
heureusement le malaise est de courte durée
lorsque nous arrivons devant la porte du dortoir, je réalise tout simplement que cest avec moi quil va rentrer ce soir, que dans un instant je serai en train de menvoyer en lair avec lui
à ce moment là plus rien dautre ne compte, rien dautre na de sens
je vais coucher avec le garçon que jaime
Je monte les marches derrière lui, toujours en état de choc à cause de ce putain de deo entêtant, toujours en train de me demander comment je fais pour ne pas me jeter direct sur lui
et encore le supplice est de courte durée
sa chambre nest quau premier étage
Et nous voilà devant la numéro 23
Jérém tourne la clef dans la serrure, la porte souvre sur lobscurité de sa chambre
je lui emboîte le pas
et il est là, moi avec lui, son t-shirt Airness blanc mouillé épousant dune façon scandaleuse son physique de dingue, son jean tenu par une belle ceinture de cuir épaisse, une vraie ceinture de mec, la braguette laissant entrevoir une jolie bosse à travers de laquelle je devine, je reconnais lérection de sa queue
je peux presque sentir lodeur de son sexe à travers son jean
Le mec est là, appuyé au mur, devant moi, il me toise, il me jauge. Ses cheveux mouillés dégoulinent sur son visage, putain que cest sexy, rien que ça
Il a un regard très viril mais qui semble moins dur que dhabitude
dans ce regard il y a quelque chose de doux et de touchant ce soir là
Jérém se débarrasse de son t-shirt mouillé et taché en le laissant atterrir nonchalamment au sol, avec un geste rapide et tellement mec que jen ai déjà la tête qui tourne, même avant de me trouver confronté à la beauté de son torse dans la pénombre
le store de la porte fenêtre nest baissé quà moitié, quelques rayons de la lumière de la rue arrivent à rendre justice à cette plastique indescriptible
sa chute de reins dépassant outrageusement de son jean et de lélastique dun boxer Calvin Klein
Quel bonheur de me retrouver devant mon beau Jérém, en pleine forme, sain et sauf
jai vraiment eu peur quil se fasse mal dans ces putains de chiottes
on ne sait jamais ce qui peut se passer quand deux mecs un tantinet éméchés par lalcool se lancent dans la bagarre
on sait où ça commence mais pas où ça peut se terminer
peut-être à lhôpital ou bien à la morgue
il suffit que lun des deux glisse sur le sol humide
ça peut arriver très connement un accident
ça arrive toujours connement
un coup, un gars perd léquilibre, il tombe, sa tête cogne quelque part et cest le drame
jai vraiment eu peur de le perdre, de le perdre à cause de ma bêtise
la vie est fragile, elle ne tient quà un fil, même celle dun garçon de 19 ans foutu comme Jérémie
Ce soir là jai envie de moffrir à lui comme jamais encore auparavant, jai envie de lui montrer à quel point ça compte à mes yeux ce quil a fait pour moi
jai envie de lui montrer à quel point jai trouvé cela sexy et touchant à la fois
je ne sais même pas comment faire pour exprimer ce que je ressens, son parfum arrive à mes narines, je suis fou
je me débarrasse de mon t-shirt à mon tour
et soudainement je réalise
cest décidé
ce soir je vais juste me laisser transporter par mon instinct, par mes envies, quitte à me faire jeter
nos révisions nous sont comptées, alors, un peu plus ou un peu moins
je sais que je men voudrais un jour si ce soir je ne tentais pas ce que mon cur emballé me commande de faire
Dans un élan sans hésitation, presque désespéré, je mavance vers lui
je passe mes bras sous les siens
mes mains se rejoignent dans le creux de son dos juste en dessous de ses épaules; je pose mon visage dans le creux de son cou
, mes lèvres effleurent la peau entre sa clavicule et la base de son cou
limite de zone autorisée
je maventure en terrain miné
je sais que ça peut partir en vrille à chaque instant
tant pis
jai dit que ce soir là jallais aller là où le cur mamenait
je le serre à moi décollant ses épaules de la paroi, permettant ainsi à mes mains de remonter vers ses épaules
je me surprend à oser laudace extrême den pousser une jusquà son cou pour atteindre cette région à la base de sa chevelure, si douce et si sensible
je le serre encore à moi, je sens la chaleur et la fermeté de ses abdos, de ses pectoraux, je sens son parfum de tout près, je suis au Paradis
je ne suis plus sur Terre, je plane je suis le mec le plus heureux de la Haute Garonne
Jérém ne réagit pas mais se laisse faire quand même
ses bras sont toujours immobiles mais je ne décèle aucune réaction hostile
mon audace devient alors folie
je laisse libre cours à ma bouche
jembrasse son épaule, son cou, je remonte sur sa joue, jusquà son arcade sourcilière, jusquau front
mes mains sont fébriles
elles se baladent dans ses cheveux, dans son dos, sur ses épaules
Et cest là que tout semble basculer
Jérém sanime dun coup
cest comme un éclair, je sens ses avant bras se plier, ses mains saisir mes bras à hauteur des biceps dans une prise ferme et puissante
il serre très fort, il me fait presque mal
je me dis que jai franchi la ligne invisible et quil va me jeter, que jai encore gâché cet instant magique avec trop de mièvrerie
je sens sa prise se faire encore plus puissante, ses bras méloigner lentement de son torse, je perds le contact avec ses pectoraux, avec la chaleur et la douceur de sa peau
je me sens comme un ours à qui on aurait arraché sa fourrure
jai froid, mon corps souffre
Je nose pas le regarder dans les yeux alors que jen ai tellement envie
tellement envie que le cur my amène
lentement, timidement, je lève mon regard et je croise le sien, brun, ténébreux, inquiet
un regard qui me semble bien différent du regard froid, arrogant et insolent du jeune mâle en rut que je lui ai connu jusque là pendant nos baises
non, là cest un regard touchant, troublant, presque doux
jai comme limpression
putain
jai comme limpression quil a envie de tendresse ce soir
nos têtes sont à une vingtaine de centimètres, je sens sa respiration, je sens les battements de mon coeur qui secouent ma poitrine
jai envie et jai peur, je ne sais pas lire dans son regard
Et cest là que limpensable se produit
je crois rêver
je le vois sa tête approcher et un instant plus tard je sens ses lèvres se poser sur les miennes
son approche est hésitante, furtive
je sens de lexcitation et le refus de sy abandonner, comme un flottement, je le sens nerveux, inquiet
il finit par mordiller ma lèvre supérieure
ça ne dure quune fraction de seconde, juste avant de me repousser sèchement avec ses avant bras, comme dans un mouvement de répulsion
nos têtes sont à nouveau séparées, son regard est sur ses chaussures
Au secours
quelquun aurait-t-il le mode demploi de ce mec ?
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